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La nouvelle majorité japonaise doit maintenant convaincre

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japon-parti-democratique-yukio-hatoyamaConfortable majorité pour le Parti démocrate, qui dispose de 308 sièges sur les 480 de la Chambre basse, et participation record: les Japonais ont voté en masse le changement, historique, de gouvernement. Mais quels sont les projets des vainqueurs ? Raz-de-marée, tremblement de terre… Appelez-là comme vous voulez, mais la victoire du Parti démocrate du Japon (PDJ) aux législatives du 30 août restera un événement marquant de l’histoire nippone.

Avec 308 sièges sur les 480 de la Chambre basse, le PDJ dispose d’une confortable majorité et peut se prévaloir d’avoir mis fin à plus de 50 années de pouvoir, quasi sans interruption, du Parti libéral démocrate, le PLD. Cette formation, qui aura accompagné les hauts et les bas de l’archipel de sa création, en 1955, à nos jours, n’obtient que 119 sièges, le plus mauvais score de toute son histoire.Ce scrutin restera également marqué par une participation record, à 69,28%, près de deux points de plus que lors des législatives de 2005. Cet engouement prouve l’intérêt que portent les Japonais à cette élection et, surtout, leur désir de changement. Pour eux, l’administration PLD semblait avoir atteint ses limites. « Il y a besoin d’un vent nouveau », déclarait avant le scrutin un jeune militant PDJ, étudiant de l’université Waseda. Selon lui, « la confiance entre le pouvoir et le peuple a disparu ».

Preuve du rejet massif du PLD, beaucoup de ses caciques ont perdu leur siège. L’ancien premier ministre Toshiki Kaifu, l’ex-ministre des Finances Shoichi Nakagawa, mais également plusieurs des très médiatiques « enfants de Koizumi » (Premier ministre entre 2001 et 2006), comme Yukari Sato ou la « madonne des réformes » Satsuki Katayama, ont été dominés dans leur circonscription. Le premier ministre Taro Aso a quant à lui été réélu à Fukuoka (Sud), mais a annoncé son intention de démissionner de la présidence du PLD, afin d’assumer la responsabilité de la défaite. Réagissant aux résultats, son homologue du PDJ, Yukio Hatoyama, qui devrait devenir le prochain premier ministre, s’est dit « reconnaissant du soutien accordé par la population à son parti ». Il a également rappelé sa détermination à mettre en oeuvre les promesses faites durant la campagne.

Désireux de mener une politique « au service du quotidien des gens », le PDJ s’est engagé à mettre en oeuvre de multiples aides aux familles, aux travailleurs, aux retraités et aux PME. Sa mesure phare: une allocation mensuelle de 26 000 yens pour chaque enfant jusqu’à sa dernière année de collège. Pour financer tout cela, il compte sur la lutte contre les gaspillages de l’Etat. Sur le plan diplomatique, une révision des relations avec les Etats-Unis et un rapprochement avec la Chine et la Corée du Sud sont attendus. En attendant, le PDJ et ses alliés du Parti social-démocrate et le Nouveau Parti du peuple ont entamé ce lundi des discussions en vue de la formation d’un gouvernement de coalition. Le PDJ ne peut négliger ces deux formations. Détenteur de la majorité absolue à la Chambre basse, il ne dispose que de 45% des sièges de la Chambre haute.

Une équipe dite « de transition » doit par ailleurs être créée pour assurer une transmission du pouvoir en douceur, en attendant la nomination de Yukio Hatoyama à la tête du gouvernement. Elle devrait intervenir la semaine du 14 septembre, lors d’une réunion extraordinaire du Parlement. Yukio Hatoyama, 62 ans, appartient à une famille qu’on surnomme « les Kennedy du Japon ». Il est le petit fils du premier ministre Ichiro Hatoyama et le fils du chef de la diplomatie Iichiro Hatoyama. Son grand-père maternel est le fondateur du géant du pneu Bridgestone. Diplômé de l’université de Stanford, il est élu de Hokkaido depuis 1986.

Si tout va bien, le nouveau chef de gouvernement devrait pouvoir faire ses premiers pas sur la scène internationale aux Etats-Unis dès la fin septembre. Il devrait participer au sommet du G20 de Pittsburgh, puis à l’Assemblée générale des Nations unies, et profiter de ces occasions pour un premier tête-à-tête avec le président américain Barack Obama. Sur le plan national, il devra mettre en place son programme, ce qui s’annonce délicat compte-tenu de la situation actuelle, des finances publiques notamment. Mais les Japonais lui ont accordé les moyens de gouverner et il ne doit pas les décevoir. Des élections sénatoriales l’attendent à la mi-2010 et la situation sociale reste pour le moins difficile. L’Express.fr


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